L’eau de pluie qui descend des gouttières durant une ondée est pré-filtrée pour la débarrasser des impuretés grossières (feuilles, brindilles, mousses…) puis elle est stockée dans une cuve enterrée, à l'abri de la lumière. On procède ensuite à une deuxième filtration plus fine et un stockage sous pression dans un réseau spécifique.
La cuve de collecte des eaux pluviales doit idéalement être enterrée pour permettre un stockage dans un endroit frais et à l'abri de la lumière, dans le but de limiter le développement bactérien. En effet, l'eau de pluie n'est à ce stade pas encore traitée et des bactéries sont naturellement présentes par lessivage de la toiture et des gouttières. Il est par ailleurs préférable de stocker l'eau de pluie dans une cuve en béton plutôt qu'en plastique afin d'éviter un développement d'odeur désagréable, et permettre une neutralisation de l'éventuelle acidité de l'eau.
Le réservoir à vessie est une cuve en acier à l'intérieur de laquelle est placée un ballon en caoutchouc alimentaire qui se gonfle de l'eau que l'on y stocke. L'air emprisonné entre la vessie et la cuve se comprime et maintient une pression à l'arrêt de la pompe. Un tel stockage évite le déclenchement de la pompe à chaque ouverture de robinet et augmente ainsi la durée de vie de l'installation.
Le disconnecteur est un dispositif installé entre le réseau d'eau de pluie et le réseau d'eau de ville quand les deux cohabitent. Il empêche mécaniquement l'eau de pluie de remonter dans le réseau d'eau de ville, lorsque par exemple, la pression de la première est supérieure à la pression de distribution de la commune. Il est également obligatoire pour le remplissage du réseau de chauffage central.
En France, l'eau de pluie peut être utilisée pour le ménage, l'arrosage, les WC et "autorisée, à titre expérimental, pour le lavage du linge".
En Belgique, 750 000 personnes l'utiliseraient pour la toilette et 100 000 personnes la boiraient après un traitement adapté (www.eautarcie.org/08c).
Les Indiens font leur lessive dans le Gange sans contamination par le linge propre malgré un taux de coliformes fécaux 3000 fois plus élevé que les préconisations de l'OMS.
Les enfants du monde entier se baignent depuis des millions d'années dans les fleuves et rivières sans autre risque que la noyade.
Il y a seulement 30 ans, bon nombre de français buvaient encore l'eau de leur nappe phréatique sans traitement ni analyse.
Le propos n'est pas ici d'inciter à des comportements à risque sous prétexte que la loi française serait trop frileuse ou trop dictée par d'obscurs lobbies, mais plus d'ouvrir les yeux sur l'adaptation de la qualité à l'usage qui en est fait.
L'eau de boisson ne pourra évidemment jamais être l'eau de pluie brute de la citerne mais l'utilisateur final devrait être le seul décisionnaire après avis éclairé.*
Avantages de l'eau de pluie par rapport à l'eau de ville :
- Elle ne coûte rien d'autre que le petit entretien du système de filtration / surpression.
- Elle limite les inondations et l'engorgement des stations d'épuration en stockant temporairement de gros volumes d'eau de pluie.
- Elle est douce et limite donc l'entartrement des chauffe-eaux et la consommation de produits d'entretien (lessive, savon, liquide vaisselle...)
- Elle limite les prélèvements dans la nappe phréatique, notamment en période de restriction.
- Elle ne nécessite pas de chloration dont la potentialisation** avec le cocktail pesticides / médicaments / polluants atmosphériques n'a jamais été évaluée.
- Enfin, elle ne contient pas les nombreux produits phytosanitaires (ou sous-produits de dégradation) que l'on retrouve sous la terre où ils ont été pulvérisés.
Récupérer l'eau de sa toiture est donc autant économique qu'écologique. Si par ailleurs vous ne cautionnez pas la politique de gestion de l'eau de votre commune, cela devient un acte militant.
* : En 2012, l'eau délivrée dans 419 communes françaises a dépassée au moins un des seuils réglementaires de potabilité. Quand la dilution n'est pas possible avec une eau plus pure, le préfet autorise une dérogation pour 3 ans, renouvelable 2 fois : 9 ans de non-potabilité !!
www.france-libertes.org/[...]/carte_des_derogations_en_france.pdf (510 Ko)
** : En toxicologie, la potentialisation désigne l'augmentation de l'effet d'une molécule en présence d'une ou plusieurs autres, à une concentration variable et sans prédiction possible.