La production d'eau chaude représente environ 12% de la consommation d’énergie d'un foyer moyen, c'est le second poste de dépense énergétique derrière le chauffage (61%). Il existe différentes façons de produire de l'eau chaude : soit au moyen d'une résistance électrique, soit en brûlant un carburant fossile (chaudière fioul, gaz), soit grâce à une source d’énergie renouvelable (chauffe-eau solaire, chaudière bois).
Le chauffe-eau électrique : une gabegie énergétique, le risque nucléaire en plus !
Le chauffe-eau électrique équipe 52% des maisons
individuelles. C'est une spécificité française, fortement encouragée avec
l'apparition d'un parc nucléaire surdimensionné dans les années 70.
Il faut savoir que l'utilisation de l'effet joule pour chauffer de l'eau est
technologiquement et écologiquement une hérésie : par l’énergie de fission de
l'uranium, on produit de la vapeur qui génère du courant via une turbine. Ce
courant est ensuite reconverti en chaleur chez le client final avec un rendement
global de l'ordre de 30%, à un coût artificiellement bas1
et avec des risques élevés et très mal assurés2.
Idéalement, il faudrait réserver le courant aux applications qui ne peuvent s'en
passer telles que l'électronique, les moteurs, l'éclairage... et chauffer l'eau
avec autre chose !
Vous l'aurez compris, le cumulus est à l'eau chaude ce que le convecteur
électrique est au chauffage : une gabegie.
Il est à noter qu'une tarification favorable aux gros consommateurs est souvent
proposée aux clients qui n'en ont pas forcément besoin : les heures creuses de
23h à 7h sont facturées moins chères mais les heures pleines sont plus chères et
l'abonnement aussi. Un foyer équipé d'un chauffe-eau électrique bénéficiera
presque automatiquement du tarif de nuit pour l'eau chaude, mais quid des autres
consommations en "heures chères" ? Cuisson, chauffage, froid, lavage... ne sont
quant à eux pas faciles à reporter au delà de 23h !
Ce système n'est donc valable que pour les très gros clients que vous n'êtes
sûrement pas. Faites vos calculs pour vérifier l’opportunité de ce système3.
La chaudière à fioul ou à gaz : bon rendement mais "non durable"
La chaudière est le 2e moyen couramment
utilisé pour produire de l'eau chaude sanitaire.
Une flamme de fioul pulvérisé ou de gaz réchauffe l'eau
sanitaire avec un rendement de l'ordre de 90%. Le stockage de grosses quantités
d'eau n'est plus nécessaire grâce à la puissance du feu environ 10 fois
supérieure. La chaudière peut être à "accumulation" d'une cinquantaine de
litres, "micro-accumulée" pour un gain de place notable, ou "instantanée" (peu
confortable).
Les chaudières gaz et fioul affichent des rendements à la hausse4
mais utilisent des énergies fossiles qui s'épuisent à une vitesse exponentielle et
produisent des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.
Il devient donc urgent de s'en passer.
Chauffe-Eau Solaire Individuel : efficace, non polluant et ressource inépuisable !
Le CESI est un système simple et robuste, constitué d'un
capteur qui récupère l'énergie solaire et d'une cuve de stockage d'eau dans
laquelle sont déchargées les calories.
Ce procédé ne génère pas de rejets nocifs, utilise une ressource inépuisable
et permet de chauffer efficacement et gratuitement plus de 60% de l'eau chaude
consommée sur une année.
Le principe du chauffe-eau solaire est expliqué en détail sur
monplombier27.fr/chauffe-eau-solaire.
Enfin, on peut aussi avantageusement produire de l'eau chaude sanitaire grâce à
un poêle bouilleur ou une chaudière biomasse (bûches, plaquettes ou granulés).
La ressource est alors renouvelable, la production rapide et le rendement élevé.
Le prix de ces équipements baisse régulièrement et leur démocratisation imminente
fera chuter les prix comme on l'a vu pour l’éolien ou le photovoltaïque.
1 : Le coût du kW.h français est à la 12e place européenne. En analysant les
prix, la cour des comptes s'est aperçue en 2011 qu'EDF avait provisionné 3 fois
moins que ses voisins pour le démantèlement de ses centrales et que la gestion
défaillante des résidus d'extraction par le passé coûterait aujourd'hui
52 milliards d'euros que l'État ne réclame pas à l'exploitant... (source : "Trait d'union
n°54" CRIRAD)
Par ailleurs, l'uranium appauvri, déchet de l'enrichissement de l'uranium,
s'accumule avec le vain espoir de s'en servir un jour. En effet, AREVA a décidé
de classer l'uranium appauvri comme "ressource" et non "déchet", alléguant qu'il
servait à fabriquer le MOX (100 T/an contre 7100 T d'uranium appauvri) pour
d'illusoires réacteurs à neutrons rapides. On peut parier que si l'État n'était
pas propriétaire de 86% du capital, l'entreprise n'aurait pas pu se permettre
une telle manipulation comptable.
2 : En cas d'accident majeur, l'exploitant devra réparer ses dégâts à hauteur de 700 millions d'euros, l'État 500 millions, et 300 millions par un groupement de pays signataires. En tout 1,5 Md€, là où la catastrophe de Tchernobyl aurait coûté 230 Md€ selon l'IRSN. La cour des comptes a estimé qu'en garantissant un accident de 70 Md€ (une "petite boulette" plus qu'une "catastrophe"), le kW.h augmenterait de 3,5%. Nos Hommes politiques ont là encore un rôle majeur à jouer.
3 : Abonnement EDF 6 kVA : 96,50 €/an et 0,145 €/kW.h
Abonnement heures creuses 6 kVA : 100,50 €/an et 0,156 €/kW.h HP ou 0,127 €/kW.h HC
Avec 2/3 de consommation en heures creuses, on obtient un petit bénéfice.
Avec 1/3 en heures creuses, comme la majorité des français, le bénéfice devient
un déficit d'autant plus important que la consommation est élevée.
4 : Les rendements annoncés dans les documents commerciaux des chaudières à condensation sont des rendements théoriques qui prêtent à sourire. Tous les titulaires du brevet des collèges savent qu'un rendement (le rapport pratique / théorie) ne peut être supérieur à 100%... Les fabricants continuent pourtant d'utiliser une référence datant de l'époque où l'énergie de la vapeur d'une combustion était négligée, pour des chaudières qui aujourd'hui la valorisent !!! Un rendement sur PCI (pouvoir calorifique inférieur) n'a donc aucune valeur. C'est le rendement sur PCS (pouvoir calorifique supérieur) qui importe réellement, mais ce dernier fait moins rêver. Pour s'approcher des rendements annoncés, il faudra veiller à ce que la chaudière soit bien dimensionnée et que les retours chauffage soient le plus froid possible : moins de 47°C pour le fioul (pas évident) et moins de 57°C pour le gaz.