En juillet 2020, la ministre de la transition écologique a décrété la fin du fioul. En novembre 2018 déjà, E. Philippe s'était fixé l'objectif de supprimer toutes les chaudières individuelles au fioul d'ici dix ans en France. On sait donc qu'à partir de 2022, on ne pourra plus poser de chaudière neuve fonctionnant avec ce carburant, même si celle-ci est à condensation. Les réparations resteront évidemment possibles, et tous les utilisateurs de fioul n'auront pas à changer leur chaudière dans 2 ans, soyez tranquilles !!
Comment en est-on arrivé là ?
Le fioul, en brulant, dégage 271 g de CO2/KW.h, tandis que son
concurrent le gaz naturel (méthane) n'en dégage que 206 g.
Pour la même quantité de chaleur récupérée, on économise donc 65 g de CO2
pour chaque KW.h en se chauffant au gaz de ville.
Il est à noter au passage que le propane, qui remplacera majoritairement
ce fioul à la campagne, dégage lui 231 g de CO2, soit une économie
moindre. Mais en l'absence de réseau de gaz dans la rue, il n'y aura
pas d'autre choix si vous voulez garder votre chaudière.
Regardons maintenant les prix respectifs de ces énergies :
www.ajena.org/ressources/argus-energie
On constate que le passage du fioul au propane représente une
augmentation de +12 ct/KW.h, tandis que le passage du fioul au gaz de
ville n'impacte pas du tout le budget (-0,2 ct/KW.h).
Si on compile ces informations, on arrive à la conclusion que passer au
gaz en citerne (propane), quand on habite à la campagne, n'est pas une
bonne idée, et que Barbara Pompili n'a pas pensé aux ruraux.
Quelles alternatives existent ?
Quand on ne dispose pas de gaz dans sa rue, on peut choisir de faire
poser une pompe à chaleur (nucléaire donc).
Des aides existent mais les machines ne sont pas fabriquées en France, et les
fluides frigorigènes sont beaucoup plus "gaz à effet de serre" que le
CO2 qu'on évite !!!
Types Fluides | GWP (CO2=1,0) | Concentration max dans l'air (kg/m3) | Sécurité | Température critique (°C) | Glissement
de température à 1 bar (K) | Température d'ébullition à 1 bar (°C) |
R-134a | 1200 | 0,25 | - | 101 | 0 | -26 |
R-407C | 1520 | 0,31 | - | 87 | 7,4 | -44 |
R-404A | 3260 | 0,48 | - | 73 | 0,7 | -47 |
R-410A | 1720 | 0,44 | - | 72 | < 0,2 | -51 |
R-417A | 1950 | 0,15 | - | 90 | 5,6 | -43 |
R-507A | 3300 | 0,52 | - | 71 | 0 | -47 |
R-290 (propane) | 3 | 0,008 | inflammable | 97 | 0 | -42 |
R-717 (NH3) | 0 | 0,00035 | toxique | 133 | 0 | -33 |
R-723 (NH3 & DME) | 8 | - | toxique | 131 | 0 | -37 |
R-744 (CO2) | 1 | 0,07 | haute pression | 31 | 0 | -57 |
R-718 (H2O) | 0 | - | - | 374 | 0 | 100 |
En ville, on a un peu plus de choix.
Soit on cautionne l'énergie de l'atome et les risques qu'elle nous fait
courir, sans assurance, et on passe à la pompe à chaleur en veillant à
choisir un modèle à haut coefficient de performance et silencieux
(voisins plus proches).
Soit on passe au bois et on condamne le garage pour stocker le bois au
sec (moins de place), mais on économise 271 g de CO2 par KW.h.
Soit on remplace le bruleur fioul par un bruleur gaz et on garde la
vieille chaudière : c'est la solution la moins chère.
Soit enfin on remplace la chaudière fioul par une chaudière gaz à
condensation : plus compacte, plus performante, modulation de la flamme
en fonction des besoins. Adieu la cuve et ses odeurs.
Pour compléter cette analyse, il faut rappeler que le gaz en France
vient principalement de Norvège et de Russie, et qu'il n'est pas
renouvelable. C'est donc une énergie lointaine, temporaire et forte
émettrice de CO2, à la différence de l'énergie bois qui n'en émet pas.
L'arbre consomme autant de CO2 en poussant qu'il n'en relargue en brulant.
Dernier petit détail : si vous décidez d'installer une pompe à chaleur,
attendez-vous à changer d'abonnement électrique. En passant de 6 kVA à
12 kVA, on augmente son abonnement de 50 €/an.